Construisons le futur de la santé ensemble

15/05/2020 - 4 min. de lecture

Construisons le futur de la santé ensemble - Cercle K2

Le Cercle K2 n'entend donner ni approbation ni improbation aux opinions émises dans les publications (écrites et vidéos) qui restent propres à leur auteur.

Jean-Charles Samuelian et Charles Gorintin, respectivement CEO et CTO et cofondateurs d'Alan, une assurance santé en ligne pour les entreprises et travailleurs indépendants, qui en 2016 est devenue la première assurance indépendante à obtenir un agrément depuis 1986.

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La crise du Covid-19 peut transformer positivement le système de santé et donc notre santé à tous. Pour cela, les acteurs publics, le corps médical et les entreprises doivent prendre des engagements communs, compatibles et cohérents avec les grands enjeux du 21e siècle.

Le Covid-19 a révélé dans nos systèmes, dans nos foyers, dans nos consciences, un certain nombre de fractures, souvent liées à un manque de coordination, d’anticipation et de partage de connaissances.

Acteurs publics, professionnels de santé, scientifiques, dirigeants d’entreprise et citoyens, nous avons entre les mains tout ce qu’il faut pour transformer durablement notre rapport à la santé, et contribuer à la meilleure marche du système. Les points de rupture majeurs qui ont émergé pendant la crise révèlent autant d’opportunités pour mieux collaborer et construire de nouveaux outils de biens communs.

 

Les points de rupture

La confiance envers les autorités s'érode. Malgré tous les efforts consentis et la difficulté de la situation, il a été très difficile pour les citoyens d’accéder à des réponses cohérentes et coordonnées à leurs questions, pourtant vitales. Faut-il porter des masques ou non ? À cette seule question, nous dénombrons de nombreuses communications officielles contradictoires.

La surexposition à l’information. Aux doutes sur la fiabilité, s’ajoute la quantité des informations reçues. La surexposition continue aux messages officiels, médiatiques, professionnels ou privés a pu générer du stress et plonger une partie de nos concitoyens dans la torpeur, au lieu de leur permettre d’agir.

Une perception d'inégalités accrue. Si l’universalité du système n’est pas remise en cause, on observe néanmoins que les taux de mortalité liés au Covid-19 oscillent d’un centre à l’autre. Aux fractures territoriales et sociales, s’ajoute une fracture professionnelle : on se rend compte à quel point les métiers de la santé peuvent être précaires, sans parler des commerçants et travailleurs indépendants en deuxième ou troisième ligne et dont l’avenir paraît très incertain.

Un système dépassé par un manque de moyens, de coordination et de technologies. Les Français se demandent pourquoi leur système de santé, réputé à travers le monde, a pu à ce point sembler dépassé. Nos personnels soignants ont été exemplaires, mais ont paru manquer de tout, à commencer par des masques et des tests, évoluant dans un système semblant rigide et déconnecté du progrès technologique.

L’indépendance et la souveraineté. De la production de masques, aux technologies de prévention, en passant par les tests et la production de la plupart des médicaments, nous dépendons de partenaires étrangers, également en crise.

 


Nos opportunités de réinvention

L’action citoyenne. Partout, nous avons observé que les citoyens étaient prêts à prendre leur part, apportant au monde médical un niveau d’aide sans précédent et énergisant.

Plus de contrôle sur notre santé. Les Français veulent avoir plus de contrôle sur leur santé, et être plus proactifs. Il leur devient insupportable de ne pas savoir ce qu'ils doivent ou peuvent faire. Il est clair à présent que chacune et chacun veut être le plein acteur de sa santé.

La digitalisation du parcours du soin. À la sortie de la crise, le nombre d'Européens qui auront testé la téléconsultation et le nombre de médecins qui l’auront mise en place aura augmenté d'un ordre de magnitude. Le parcours de soin se sera plus digitalisé en 2 mois qu’au cours des 5 dernières années. Cette terrible crise a agi comme le catalyseur d’une tendance de fond.

Le rôle des entreprises. Pour la première fois, les décisions des employeurs ont pu faire une différence considérable dans le vie des gens : Quand fermer un bureau ? Comment gérer la psychologie et la santé mentale en confinement ? Quand rouvrir les bureaux sans compromettre la santé de ses collaborateurs. L’entreprise devient un lieu de prévention, de sûreté et de bien-être ; un lieu d’expression à part entière de la responsabilité médicale.

 

Ce qu’il faut réussir

De formidables initiatives ont émergé, qui déjà contribuent à transformer la crise en opportunités de réinvention. Nous avons montré, séparément, que nous étions capables en quelques semaines de faire bouger les lignes. À présent, il nous faut collectivement créer des outils digitaux qui rétablissent, préservent et promeuvent la santé dans tous ses éléments, physiques et mentaux. Collectivement faire de ces outils une source de confiance robuste, indiscutable, également accessible et compréhensible par l’ensemble de nos concitoyens, et réduire la fracture digitale, y compris dans le domaine de la santé. Nous devons nous engager à ce que ces outils ne trompent jamais la confiance, préservent l'intimité et la vie personnelle.

 

Cela implique de :

  • Continuer à construire vite, prendre des risques, expérimenter pour donner un meilleur accès aux soins à tous : « auto-diagnostic », télémédecine, outils pour les médecins, data… nous devons investir et vite.
  • Permettre aux secteurs public et privé de travailler ensemble de manière coordonnée pour alléger la charge des professionnels de santé et leur fournir de meilleurs outils de suivi et de prévention.
  • Faire émerger des champions européens du digital de la santé, en soutenant la recherche et les investissements, pour ne pas dépendre des technologies étrangères.
  • Définir une approche commune pour l’utilisation de la donnée à des fins de prévention médicales et sanitaires, protectrices de la vie privée et de l’intégrité des personnes.
  • Permettre aux entreprises qui ont émergé pendant la crise comme des acteurs sanitaires à part entière, d’anticiper et prendre en charge de la meilleure manière possible la santé et la santé mentale de leurs équipes.

Ensemble, si nous maintenons le rythme de l'innovation, si nous nous coordonnons davantage, si nous concrétisons nos engagements dans le design et le développement d’outils d’information et de prévention, avec des objectifs clairs et assumés pour le bien commun, alors nous profiterons pleinement d’un potentiel de développement formidable pour le système de santé, et pour les individus.

 

Jean-Charles Samuelian et Charles Gorintin, cofondateurs d'Alan

15/05/2020

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